mardi 8 mars 2011

Exclusif plumedepresse2012© : Mélenchon au second tour !

l'original à cette adresse :http://www.plumedepresse.net/

Depuis trois jours, tout le monde ne parle que du fameux sondage Harris Interactive donnant Marine Le Pen qualifiée pour le second tour de la présidentielle, dont il était question hier sur notre Kiosque permanent (message subliminal). « Double KO dans la classe politique », annonce en titre le journal de 8 heures sur RMC Info, station toujours utile pour prendre le pouls de la France du café du commerce.

L’Observatoire des sondages peut bien s’égosiller : « Le sondage Harris Interactive publié par Le Parisien le 6 mars 2011 est un sondage internet. Autant dire qu’il ne vaut rien. Significativement presqu’aucun commentateur ne s’en avise… Manifestement, ils l’assimilent à n’importe quel autre sondage et n’ont donc pas encore compris ce qu’est un sondage internet. Un sondage internet joue sur deux incitations : le gain et la conviction politique. La première est antidémocratique et sera interdite si la réforme des sondages est enfin votée. » Justement membre du panel Harris Interactive, nous confirmons, recevant tous les deux ou trois jours un courriel ainsi libellé : « Aujourd’hui, nous vous proposons de répondre à un questionnaire. En répondant, vous pourrez participer à un jeu-concours avec un premier prix de près de 7000 € à gagner ! ». On ne répond pas parce qu’on a un avis ni pour le donner : on espère gagner au loto ! Mais laissons l’Observatoire des sondages poursuivre à propos de l’autre incitation sur laquelle jouent les sondages Internet, la conviction politique : « La deuxième surestime le score d’un candidat d’extrême droite. En tout cas si le coefficient de redressement est le même que pour un sondage par téléphone. Mais le chiffre brut est secret. Secret de fabrication répondent les sondeurs. Si Marine Le Pen a, selon les commentateurs médiatiques, dédiabolisé le FN, il faudrait diminuer le coefficient de redressement pour sous-déclaration des intentions de vote pour le FN. Cela a-t-il été fait dans le sondage Harris Interactive et dans quelle proportion ? Mystère. Secret de fabrication répondent les sondeurs. Conclusion : comment peut-on encore accorder autant d’importance à des chiffres frelatés ? Voila ce qui ne peut être aussi facilement compris que la désastreuse mais compréhensible imposture des sondages et des sondeurs. »

De l’imposture à la manipulation… Dans son ouvrage Manipulation de l’opinion, ce sont les sondages qui le disent…, Nicolas Jallot, ancien grand reporter, auteur et réalisateur de documentaires, « révèle les vrais-faux sondages commandés et payés par l’Elysée pour faciliter l’accession au second tour de Jean-Marie Le Pen en avril 2002… et garantir ainsi la réélection de Jacques Chirac ». Diable ! Pareille information incite pour le moins à la méfiance. Comment Harris Interactive obtient-il son résultat ? En l’absence de réponse à cette question, qui dit que le pourcentage dont est créditée Le Pen n’est pas démesurément gonflé ? Il suffit de quelques pourcents… On pourrait pourtant se prémunir de ce soupçon de manipulation : « Si seulement la mise en vente libre de cet objet frelaté les conduisait à faire voter à l’Assemblée la proposition de loi adoptée à l’unanimité au Sénat, et qui vise à introduire quelque transparence dans les sondages (proposition actuellement en panne quelque part, forte récompense à ceux qui la retrouveront), s’exclame Daniel Schneidermann d’@rrêt sur images. Il n’est pas question de les interdire, notez bien, ce qui serait stupide, et les sénateurs ne sont pas stupides. Mais de rendre publiques les marges d’erreur (mesure qui aurait suffi à atténuer l’effet de souffle de l’annonce de la victoire de Le Pen, avec 23% sur Aubry-Sarkozy à 21%) et les données brutes. Mais non. » Alors on en est réduit à subir la valse sondagière, amplifiée par la grosse sono médiatique. C’était le 18 février dernier, autant dire il y a une éternité, que La Dépêche publiait l’enquête Ifop ci-dessous.



On peut lire que les scores n’ont rien à voir. Tiens, on a Mélenchon, là à 5,5%. Mais puisque les sondages se suivent et ne se ressemblent pas, convoquons-en un troisième, avec le magazine VSD du 24 février : « L’une peut faire perdre la droite. L’autre peut désespérer la gauche. selon notre sondage exclusif, ils sont au coude à coude », écrit l’introduction de l’article.



Nulle part dans la partie accessible sur Internet ne sont précisées les informations du « sondage exclusif » en question. Mais tout de même ! Si l’on nous dit aujourd’hui que Marine Le Pen arrive en tête du premier tour (avec 24%) et qu’on sait par ailleurs (grâce à VSD) qu’elle est « au coude à coude » avec Mélenchon, un simple recoupement nous livre l’information incontestable et pour le coup vraiment exclusive du jour, que nous n’hésitons pas à asséner aux plumonautes : le deuxième tour de l’élection présidentielle opposera Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ! La seule question qui vaille est donc finalement : pour qui voteront les strauss-kahniens ? Parce que la droite, on le sait déjà.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire